Par Louise Blas – Chargée de veille & prospective à Plaine Images
Issu de l’argot, le brain rot désigne les contenus creux et à haut potentiel hypnotisants, que l’on rencontre sur les plateformes sociales. Ils créent une surstimulation, un comportement boulimique de consommation passive de contenus, et entraînerait littéralement un « pourrissement du cerveau ». L’uniformisation de contenus poussés par des algorithmes binaires, associée à la prolifération de contenus IA très bas du front, amplifie le phénomène.
Mais une lueur d’espoir apparaît : serions-nous sur le point de quitter l’ère du brain rot ? C’est en tout cas l’avis étayé d’Eugene Healey, consultant en stratégie de marque.
La fin du brain rot
Les plateformes comme YouTube peinent à filtrer ce déferlement d’IA slops et les internautes commencent à se lasser des contenus courts et standardisés proposés par TikTok et Instagram. Bientôt, le déferlement sera tel que ce contenu agira comme un repoussoir pour l’audience : l’heure est donc venue pour les contenus plus longs et réfléchis, et cette tendance de fond pourrait notamment pousser les marques à faire plus d’effort de curation et de diversification de leurs formats pour sortir du lot. On trouvera des pastilles cinématographiques, des mini-séries et documentaires, des jeux… adossés parfois à du contenu offline comme le grand retour des magazines et catalogues, qui permettent de construire une image de marque plus évocatrice et pointue. Une remarque finale fait mouche dans ces prédictions : « la dépendance aux technologies devient peu à peu un symbole de statut inférieur ». Les consommateurs ont soif de connexion, d’authenticité, de nostalgie pré-Internet. Comment en rendre compte dans ses productions digitales ? Une bonne nouvelle émerge de cette analyse : les agences et les professionnels de l’image ont plus que jamais une expertise à faire jouer dans la grande bataille de l’attention !