Par Louise Blas – Chargée de veille & prospective à Plaine Images
Vous n’avez pas pu manquer l’information ce mois-ci : Nintendo a enfin levé le voile sur la très attendue Switch 2. Une console qui succède à une machine emblématique, portée aussi bien par les mastodontes de l’industrie que par l’enthousiasme d’une scène indépendante particulièrement dynamique. Mais si les specs rassurent – proches d’une PS4 Pro -, c’est surtout le prix qui fait tiquer : 469 € seule, plus de 500 € en bundle. Et un Mario Kart World à 89 € en boîte.
Un positionnement différent
Ce positionnement tarifaire, inédit dans l’histoire du consolier japonais, marque une rupture. La Switch première du nom avait su créer un écosystème favorable aux jeux indés, en raison de son accessibilité financière et ses portages simplifiés. Or, avec une machine bien plus chère, des jeux AAA plus onéreux, et une vitrine de lancement dominée par des blockbusters déjà vus ailleurs, de nombreux petits développeurs redoutent une perte de visibilité.
Plus inquiétant encore : certains studios à l’envergure modeste n’ont même pas encore reçu leur kit de développement, alors que les gros éditeurs ont largement eu le temps de plancher sur leurs portages. Travailler à l’aveugle à partir d’une simple fiche technique, voilà un pari risqué. Mais peut-on réellement ignorer les potentielles retombées économiques de la nouvelle locomotive de Nintendo ?
La Nintendo Switch 2 sera sans doute un succès. Reste à savoir si elle gardera l’ADN qui a fait la force de sa grande sœur sortie en 2017 : celui d’une console accueillante pour toutes les créations, des plus modestes aux plus ambitieuses.