Par Louise Blas – Chargée de veille & prospective à Plaine Images
A plus d’un titre, 2024 aura été une année charnière. Cette année notamment plus que jamais, la gamification a pris une ampleur telle qu’elle se mue en véritable stratégie de transformation numérique. Les frontières traditionnelles entre le jeu vidéo et les autres secteurs s’effacent de plus en plus, avec des acteurs traditionnellement éloignés du gaming, qui se sont emparés de ces opporutinités de diversification des revenus sans vergogne.
La gamification est partout
Observons un instant les choix opérés par certains grands noms du secteur des technologies et des services : LinkedIn a lancé plusieurs jeux afin de « susciter des conversations et une compétition amicale entre professionnels du monde entier », modifiant son interface pour l’occasion. De son côté, le New-York Times, journal américain de référence aux 130 prix Pulitzer, engrange des gains massifs grâce à ses casual games. On constate même une économie fleurissante de jeux s’adossant à ceux du NYT, mais en version unlimited (le journal proposant une « grille » par jour et par jeu) : « You don’t even have to invent a new game. In fact, it’s better if you don’t ». Autre indicateur particulièrement révélateur : Netflix qui continue d’investir dans sa division jeux, malgré quelques turbulences.
La perception du jeu a changé
Ce qui semble avoir fondamentalement changé, c’est la perception même du jeu. Plus seulement considéré comme une simple forme de divertissement, le jeu est devenu un outil d’engagement, de connexion et de motivation, à même de rassembler les communautés.
Mais la gamification n’est pas une solution miracle : le succès d’une telle approche repose avant tout sur une intégration organique, respectueuse de l’expérience utilisateur et alignée sur l’ADN de chaque plateforme. Le code n’est pas tout à fait cracké.